Ces vingt dernières années ont vu arriver en force les aligneurs transparents, d’abord en Amérique du Nord, puis en Europe. Cette technique « invisible » a su trouver son public qui était réticent à l’idée de porter des bagues. Mais alors, qu’en est-il réellement ? Pourquoi continue-t-on de faire porter des bagues alors qu’il existe les gouttières ?

Les aligneurs, un nouvel outil thérapeutique, pas une révolution

Ces vingt dernières années ont vu arriver en force les aligneurs transparents, d’abord en Amérique du Nord, puis en Europe. Cette technique « invisible » a su trouver son public qui était réticent à l’idée de porter des bagues. Mais alors, qu’en est-il réellement ? Pourquoi continue-t-on de faire porter des bagues alors qu’il existe les gouttières ?

Les résultats obtenus les premiers temps n’étant pas concluants, cette technique a mis plusieurs années avant de convaincre les professionnels. Puis, à force de collecte et de recoupement de données liées au traitements passés, elle a finie par aboutir à un outil performant utilisable en clinique.

Aujourd’hui, la technique semble aboutie… bien que limitée sur le plan clinique.

En effet, il existe une différence majeure entre la technique multi-attaches (« les bagues ») et les traitements par aligneurs : le mode de transmission de la force. C’est sur ce principe de base que repose l’orthodontie. Or, avec les « bagues », la force est transmise directement à la dent grâce au collage et à la fixation de l’arc dans cette bague. Avec une gouttière, la force n’est pas transmise directement mais plutôt par un couple de force sur le principe du « pousser-tirer ». C’est pourquoi, en complément des aligneurs, le praticien est le plus souvent obligé de coller des plots de composite sur les dents, de manière à améliorer la « prise de force » des gouttières.

De ce fait, si les gouttières sont très efficaces pour la réalisation de certains mouvements, telles que les rotations, elles peuvent s’avérer moins efficaces pour corriger d’autres malpositions. Chaque situation clinique mérite donc d’être étudiée de manière approfondie par l’orthodontiste afin de savoir quel outil thérapeutique est le plus adapté.

Une stratégie marketing huilée

Ces techniques par aligneurs bénéficient d’une grande exposition grâce à des campagnes marketing fortement subventionnées par les sociétés qui commercialisent ces techniques.

Elles auraient presque tendance à en faire oublier le rôle central de l’orthodontiste dans le traitement. À tel point qu’aux Etats-Unis ces mêmes sociétés se lancent à ouvrir des boutiques de vente directe d’aligneurs… sans orthodontiste. Une scénario rappelant étrangement l’histoire des bars à sourire.

En France, la législation est plus ferme et interdit strictement la vente en directe de ces dispositifs médicaux aux patients sans l’intervention d’un praticien. Cependant, il est à craindre dans les années à venir que le système ne devienne plus laxe et laisse ainsi entrevoir une commercialisation sauvage de ces aligneurs.

Un panel thérapeutique varié

En conclusion, l’orthodontiste doit être capable de proposer la technique la plus adaptée à la situation clinique rencontrée. Pour la réalisation de ces traitements chez l’adulte, il dispose aujourd’hui de techniques fiables et reproductibles : l’orthodontie vestibulaire et linguale, et d’outils alternatifs : l’orthodontie par aligneurs.